lundi 5 août 2013

« La ferme agricole de Keur Momar Sarr, un modèle à reproduire partout au Sénégal », selon Abdoul Mbaye



Séduit par la ferme agricole moderne de 100 hectares de Keur Momar Sarr, initiée par l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) au profit des populations notamment les jeunes, le Premier ministre, Abdoul Mbaye, estime que ce type d’exploitation peut être reproduit au Sénégal à grande échelle, si on lui donne une autre dimension.


Le Premier ministre a fait le tour de la ferme agricole moderne de Keur Momar Sarr, samedi dernier, pour constater de visu les installations et les différentes spéculations (chou, pastèque, tomate, piment, aubergine, gombo, etc.). Il a eu l’occasion de visiter des hectares de papaye réalisés pour la production de latex au profit d’un industriel, dans le cadre d’une contractualisation.


Accompagné des ministres de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Abdoulaye Baldé, de l’Energie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, de l’Elevage, madame Aminata Mbengue Ndiaye, de l’Hydraulique, Oumar Guèye, ainsi que des autorités administratives et régionales de Louga, le Premier ministre n’a pas caché son émerveillement. Impressionné par les actions qui sont en train d’être menées par les jeunes grâce à l’Anida, Abdoul Mbaye reste convaincu que le développement du Sénégal doit d’abord reposer sur le développement de son agriculture. Le président de la République, Macky Sall, a demandé de voir s’il existait des modèles capables d’être reproduits à grande échelle, a-t-il rappelé. C’est dans ce cadre-là qu’il a tenu une séance de travail avec les responsables de l’Anida. Séduit par la présentation théorique du modèle, le Premier ministre a fait savoir que ce qu’il a vu sur le terrain confirme bien ce qu’il pensait. « Manifestement, nous avons l’instrument, l’encadrement qu’il faut. Il reste à lui donner une autre dimension pour aller dans le sens d’une reproduction de fermes de ce type qui va avoir pour objectif de créer de l’emploi », a soutenu Abdoul Mbaye.


Selon le chef du gouvernement, la création d’emplois vise à fixer les populations, à réduire la pression sur les villes, à assurer des revenus à des personnes qui n’en avaient pas. La ferme occupera aussi les habitants des villages environnants en périodes de récoltes. « On attend de l’agriculture non seulement le développement de l’emploi mais également la lutte contre l’insécurité alimentaire. Un pays ne peut pas se passer d’une agriculture pour se nourrir. Ce n’est pas possible. Cela a des conséquences dramatiques, d’abord en termes de santé, notamment la malnutrition qui reste à un niveau élevé au Sénégal comme dans les pays environnants. Il faut construire une résilience pour nous nourrir nous-mêmes, aller vers l’autosuffisance alimentaire. Cela passe par un développement de notre agriculture », a-t-il estimé. Il est de ceux qui croient que pour faire reculer la pauvreté, il faut d’abord commencer le combat dans les zones les plus pauvres qui sont souvent dans le monde rural. Pour lui, il faut partir de ces zones en y développant une agriculture capable de créer des revenus au profit des populations.


Programme de production de maïs local


Le Premier ministre est revenu sur l’aspect alimentation. Selon lui, les Sénégalais se plaignent toujours du coût de la vie, de la nourriture. Mais toute solution à ce problème passe par un développement de l’agriculture sénégalaise, a-t-il rappelé. « On ne peut pas dépendre de produits alimentaires importés. On ne peut pas dépendre de prix fixés à l’étranger et décider, ici, au Sénégal, de consommer les produits concernés à des prix inférieurs », a expliqué le Premier ministre. De son avis, la vraie solution passe par un développement de l’agriculture. Aussi, Abdoul Mbaye a rappelé que le conseil interministériel tenu récemment a permis de constater que le poulet est cher parce que le maïs est cher à cause du fait que cette céréale vient de l’étranger. Dans ce cadre-là, il a annoncé l’engagement du gouvernement dans un programme de production de maïs local, précisant d’ailleurs qu’il y a des producteurs qui ont été identifiés. « Avec une bonne agriculture locale, on arrive à un coût de la vie qu’on peut faire baisser au-delà même de l’alimentation de la population. A ce moment-là, on améliore la productivité de l’économie d’une manière générale », a déclaré le Premier ministre qui croit fermement que l’émergence du Sénégal passe par le développement de son agriculture. Lors de la visite guidée dans la ferme de Keur Momar Sarr, le directeur général de l’Anida, El Hadj Malick Sarr, a expliqué au Premier ministre la finalisation récente, avec la Banque africaine de développement (Bad), d’un programme de 70 fermes, en plus du premier programme de 82 fermes avec la Bad qui doit démarrer cette année, soit 152 au total.


Oumar Ngatty BA


le soleil

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