mardi 18 juin 2013

RIZ - Intensification la production dans la Vallée : Des difficultés persistent

L’intensification de la production rizicole dans la Vallée du Fleuve Sénégal bute toujours sur un certain nombre de contraintes liées surtout à l’insuffisance d’équipements mécanisés, l’accès aux crédits bancaires, entre autres.

Pour parvenir à l’autosuffisance en riz à l’horizon 2018, le gouvernement devrait encore consentir beaucoup d’efforts. Malgré quelques avancées, la filière continue d’être confrontée à quelques contraintes. Dans la vallée du fleuve Sénégal par exemple, le problème de l’intensification demeure, à cause de l’insuffisance d’équipements mécanisés. Les résultats de l’étude sur la compétitivité de la filière riz de la Vallée réactualisés, révèlent qu’après la forte augmentation des superficies au cours des campagnes 2007-2008 et 2008-2009, due principalement aux réhabilitations sommaires effectuées dans le cadre de la Goana, les superficies cultivées ont eu tendance à stagner autour de 60 000 ha durant ces trois dernières années. A cela s’ajoutent des contraintes liées à l’accès aux financements bancaires.

Face à cette situation le cabinet Glg consultant, auteur de l’étude, juge nécessaire de renforcer la mécanisation dans cette zone rizicole. Aux yeux des consultants, «l’émergence en cours de la contractualisation entre producteurs et opérateurs agro-industriels, qui permet une meilleure intégration des petits producteurs dans la filière, est à encourager».

Le gouvernement, assure Abdoulaye Baldé, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, «accélérera la mise en œuvre des mesures nécessaires pour accroître les programmes d’investissement, limiter les facteurs de risques et trouver des solutions durables à la commercialisation du riz local».

L’étude sur la compétitivité du riz de la Vallée sur les marchés nationaux et régionaux a été menée en 2009. Elle a été réactualisée en 2012, afin de faire le point de l’évolution de la filière. Sur le marché, indique l’étude, le riz local commence à s’imposer. En effet, explique Nicolas Gergil, un des auteurs de l’étude, non seulement la qualité a été améliorée, mais également, le système de commercialisation devient de plus en plus organisé. «La commercialisation, qui apparaissait encore en 2008-2009 comme une contrainte majeure au potentiel de développement de la filière, a évolué de façon très positive ; d’une part, le marché urbain, et notamment dakarois, marque un intérêt nouveau pour le riz local correctement usiné et trié, grâce à une amélioration de la qualité et à des campagnes de promotion efficaces. D’autre part, de nouveaux opérateurs, dotés de moyens financiers nécessaires interviennent de façon significative dans la commercialisation et l’usinage du paddy», mentionnent les experts dans un document.

Selon les experts, «l’étude de 2009 recommandait au Sénégal de proposer dans le cadre des négociations de la Cedeao, le passage à la quatrième bande du Tarif extérieur commun (Tec) pour le riz d’un taux de 20%, ainsi que la mise en place de mécanismes de sauvegarde communautaire». Aujour­d’hui, regrettent-ils, «les négociations sur ces mécanismes de sauvegarde n’ont toujours pas abouti et le Sénégal n’a toujours pas de mécanisme de protection ni de régulation.

Face aux aléas du marché international, une politique tarifaire et fiscale est nécessaire pour maintenir un prix du paddy attractif afin de pérenniser la relance de la riziculture».

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