vendredi 4 janvier 2013

300 000 emplois créés en 5 ans

"Faire de l'agriculture le pilier du développement". C'est l'objectif que s'est fixé la Convergence des cadres républicains (Ccr). En dîner-débat, samedi 29 décembre, sur le thème : "Stratégie de mise en œuvre de la politique agricole du programme Yonnu Yokkuté", les cadres « apéristes » soutiennent que le Programme de relance de l’agriculture sénégalaise qu’ils proposent créera 200 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects les cinq premières années de son exécution. L’agriculture sera ainsi un puissant instrument pour lutter contre le chômage, disent-ils.
Les cadres de l'Alliance pour la République (Apr), réunis au sein de la Convergence des cadres républicains (Ccr), comptent faire de l'agriculture le fer de lance du développement économique du Sénégal. Pour le réussir, ils ont estimé, au cours d’un dîner-débat, samedi dernier dans un hôtel de la place, qu’il faut un investissement de 683 milliards de Xof (appellation du Cfa ouest africain) par année, pendant cinq ans, pour arriver à atteindre les objectifs du programme dénommé: "yoonu Yokkuté". De l’avis de l'expert agronome qui a introduit le sujet, Serigne Guèye Diop et chargé de recherche à Nestlé Abidjan, en Côte-d'Ivoire, plus de la moitié de ce besoin de financement viendra du secteur privé et des partenariats public-privé. "On estime à plus de 3000 milliards de dollars l'argent disponible dans le monde pour ce type de programme", a souligné docteur Serigne Guèye Diop.

De ce fait, l'impact économique du volet agricole sera en moyenne de 2000 milliards par an, soit 10 000 milliards de FCfa sur 5 ans. Les cadres de l'Apr sont aujourd'hui convaincus que le Sénégal peut devenir un pays autosuffisant, mais surtout exportateur de produits agro-industriels et de services. Mais, pour y arriver, ils ont déclaré: "il faut faire cohabiter les petits paysans avec l'agriculture commerciale pour atteindre nos objectifs ambitieux." Le but visé à travers ce programme est de produire 2,5 millions de tonnes de mil et sorgho, 2 millions de tonnes de riz usiné, 2,5 tonnes de maïs, 400000 tonnes de blé, 346000 tonnes de manioc, 110300 tonnes de niébé, 1,4millions de tonnes d' arachide, 315millions de litres de lait frais, par an.

Pour docteur Diop: "le programme de relance de l'agriculture sénégalaise prône une révolution verte dans notre pays. Il est ambitieux certes, mais faisable. L'objectif n'est pas seulement d'assurer notre autosuffisance alimentaire, mais d'assurer notre sécurité nationale en céréales, de transformer et d'exporter dans la sous-région et dans le monde." Et de poursuivre que sa mise en œuvre "contribuera à relever de manière significative la valeur ajoutée du secteur. Son originalité repose dans une combinaison des secteurs amont en production et aval transformation et son implantation décentralisée à travers 45 départements."

Parlant de la gestion des terres cultivables, les experts ont soutenu que sur 38 millions d'ha de terre cultivable, seuls 25 ha sont mis en culture et 4% sont irrigables. Un constat jugé inacceptable.

Lutte contre la pauvreté

L'agriculture demeure le seul secteur pouvant absorber la pauvreté. En le développant, on pourrait réduire le taux de chômage dans le pays, ont souligné les experts présents dans la salle. Pour docteur Diop: "45 projets pour 45 départements devraient voir le jour afin de permettre aux jeunes de transformer ce qu'ils ont produit sur place."
Une réflexion battue en brèche par certains experts Sénégalais qui ont soutenu qu'on n'a pas besoin de beaucoup d'industries pour développer le secteur. Une volonté politique est demandée à ce niveau. L'impact social du programme agricole et agro- alimentaire sur le chômage des jeunes permettra, selon docteur Diop, au gouvernement du Sénégal et à ses partenaires d'offrir des milliers d'emplois. "Il est attendu environ 200 000 emplois permanents et 100 000 emplois indirects pour les 5 ans premières années de sa mise en œuvre. Au niveau des familles rurales de l'agriculture familiale, ce seront plus près de 3 millions d'agriculteurs de type nouveau que ce programme permettra de renforcer et d'amener à développer les capacités d'augmenter leur productivité et de porter les ambitions de développement du secteur agricole et agroalimentaire », dit-il.

Au Premier ministre, Abdoul Mbaye qui présidait la rencontre, de rappeler qu’il n’y aura pas de développement économique du Sénégal sans passer par l’agriculture. Il déclare : ‘’le développement de la productivité agricole, c’est le développement du revenu de l’agriculteur, c’est la réduction de la pauvreté et c’est même souvent faire sortir de l’extrême pauvreté’’. Selon le Premier ministre, ‘’le développement de la productivité dans l’agriculture, le développement de la production agricole seront les voies obligées pour la résorption du sous-emploi, mais également du chômage’’.

Premier ministre sur l'agriculture

Pour Abdoul Mbaye, la révolution agricole est une indispensable urgence au Sénégal et il est certain qu’il n’y a pas d’autre chemin pour nous en sortir. "Cette révolution repose sur l’investissement massif quelle que soit la source de financement qui doit permettre la maitrise de l’eau et sur les techniques culturales’’, a-t-il souligné. Et de poursuivre: ‘’le Sénégal n’échappera pas à la révolte de la jeunesse et des pauvres. Sans l’agriculture et nous cadres, nous élites, nous aurons échoué si nous ne parvenons pas à mettre nos populations à l’abri de la faim’’. Pour M. Mbaye, le développement de la productivité porte l’enrichissement de l’agriculteur, crée également l’intérêt pour l’activité agricole et va être à l’origine du développement agricole : "accroître le revenu agricole d’une manière générale, c’est accroitre la demande intérieure, donc c’est se donner les moyens de relancer le reste de l’économie à travers l’industrie locale", conclue le chef du gouvernement.
sudonline

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