jeudi 20 décembre 2012

Interdiction des exportations d'arachide : un contrôleur veut agir sur une ''base légale''


Le responsable du Service régional du commerce de Tambacounda (Est), Khadim Ndiaye, a fait part jeudi de la nécessité, pour le gouvernement, d’adopter une ''position claire'' sur l’interdiction des exportations d'arachide, afin d’aider les services de contrôle à agir sur une ''base légale''.
 ''Pour le transfert de graines hors du pays, il y a un problème qu’il faut souligner. [...] Cette année, à la veille de la campagne [de commercialisation], le directeur du commerce intérieur nous a envoyé une circulaire dans laquelle il nous dit d’alléger le contrôle, en laissant l’arachide partir'' vers d'autres pays, a relevé M. Ndiaye.
 Au terme d'un comité régional de développement (CRD) sur la commercialisation des produits agricoles, il a rappelé qu'''en 2010, il y avait un décret interdisant l’exportation de l’arachide vers les pays limitrophes''.
 ''L’année dernière (2011), ils ont sorti une note pour dire que les graines ne sortent plus'', s'est-il souvenu, rappelant que ''dans l’ordonnancement juridique, tout le monde sait qu’une note ne peut pas contredire un décret''.
 ''Hier, on a vu une note du Premier ministre qui nous dit de fermer les frontières. Cela pose énormément de problèmes, en ce sens qu’on n’a pas encore de vision claire sur cette question'', a relevé Khadim Ndiaye.
 En novembre, la Gendarmerie de Goudiry avait mis la main sur trois camions remplis de graines d'arachide et en partance pour Bakel, dans la région de Tambacounda, selon lui.
 ''Mais on n’avait pas de base légale pour pouvoir réagir. Raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, nous demandons vraiment qu’il y ait une position claire du gouvernement permettant aux services de contrôle, soit de bloquer l’arachide, soit de la laisser partir [vers d'autres pays].''
 Le prix du kilogramme d’arachide, que le gouvernement a fixé à 190 francs CFA, est ''un prix plancher'', a dit M. Ndiaye, expliquant qu'''on peut vendre l'arachide à plus de 190 francs CFA, mais pas en dessous de ce montant''.
 ''Nous n’avons pas actuellement de base légale. Ni le ministre de l’Agriculture ni celui du Commerce n’ont pris un arrêté dans ce sens, pour permettre aux services de contrôle de veiller au respect strict du prix'' indiqué par le gouvernement, a déploré Khadim Ndiaye.
 Il dit avoir ''pris toutes les dispositions nécessaires'' au contrôle des opérations de conditionnement sur les points de collecte des graines d'arachide, en mettant à la disposition de Suneor (un huilier), depuis le mois d’octobre, les agents chargés de cette tâche. Même si les points de collecte ne sont pas encore fonctionnels.
 M. Ndiaye signale avoir été informé mercredi, par un responsable de Suneor, que l’''absence totale'' de séries de poids était ''principalement'' à l’origine de la ''non-effectivité du démarrage'' de la collecte des graines d'arachide.
 ''Beaucoup de points de Suneor ne fonctionnement pas, parce qu’ils n’ont pas de séries de poids'', a-t-il signalé, déplorant que les responsables de cette entreprise attendent maintenant pour ''souligner ce genre de difficulté''.
 Il assure cependant que ''le matériel de collecte a été remis en état et poinçonné, sur toute l’étendue du territoire régional, pour permettre une meilleure transaction commerciale'' des récoltes d'arachide.
 BC/ADI/ESF

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