Selon certains historiens, il
y’a des milliers d’années, les chasseurs préhistoriques eurent l’idée
géniale de sélectionner les meilleures parmi les graines de céréales
sauvages et de les semer. En même temps, ils se mirent à élever du
bétail au lieu de le chasser. L’Agriculture serait ainsi née en Égypte,
aux abords du fleuve Nil ou, dans ce qui est communément appelé « le
croissant fertile », le triangle entre l’Égypte, la Mésopotamie et
l’Iran.
La révolution agricole permit à l’humanité de s’accroitre et de s’installer dans la voie du progrès.
Mais, elle n’a pas suivi la même trajectoire dans tous les pays du monde.
En ce qui concerne l’Afrique en général et, le Sénégal en
particulier, plus de 50 après notre accession à l’indépendance, nos
pays n’ont pas encore trouvé la voie du développement agricole.
A titre d’illustration, le Sénégal demeure un importateur net de céréales et de produits d’élevage.
Les importations de riz sont passées de 650 789 tonnes en 2010 à 918
897 tonnes en 2012, soit en valeur monétaire, de 130, 8 milliards à
207,6 milliards de francs CFA.
Quant à l'élevage, il fait vivre 350 000 familles, soit environ 3 millions d'individus.
Tout de même, les importations de lait sont estimées à 60 milliards de francs CFA en 2013.
Il est souvent arrivé, au cours de débats organisés par la presse,
que des personnalités politiques ou appartenant à des organisations
paysannes affirment que le Sénégal n’a jamais eu de politique
agricole.
Ce qui voudrait dire que pendant plus d’un
demi-siècle, l’élite dirigeante a conduit le destin d’environ 70% de la
population active du pays sans orientation précise.
De pareilles allégations doivent être classées dans la catégorie des critiques faciles et fallacieuses.
Des politiques agricoles ont été effectivement mises en œuvre au
Sénégal ; mais elles n’ont pas produit les résultats escomptés.
Par les développements suivent nous voulons, de façon modeste,
contribuer à la réflexion relative à une Autre Politique Agricole, qui
pourrait sous-tendre durablement la construction d’un Sénégal Nouveau
et, de prospérité partagée entre des citoyens d’égale dignité.
Au mois de juillet 2003, nous avons représenté le Sénégal à la
réunion du Conseil des Ministres de l’Agriculture d’Afrique à Maputo, au
Mozambique.
Comme à l’accoutumée, le conseil devait
précéder la Conférence des chefs d’États qui, cette année, adopta le
Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
(PDDAA).
Au cours du conseil, Monsieur Amara Essy, ancien
ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, nous rapporta cette
anecdote que nous racontons de mémoire : au cours d’un conseil des
ministres, le ministre Ivoirien de la défense demanda au Président
Houphouët Boigny ,de bien vouloir donner des instructions au ministre
des finances, pour une rallonge du budget de son département, afin
d’acheter des armes, pour la sécurité du pays.
Le
président Houphouët Boigny demanda au ministre des finances s’il avait
de l’argent pour acheter des armes, pour la sécurité du pays.
La réponse du ministre des finances fut affirmative.
Le président Houphouët Boigny reprit la parole et lui dit : «
Monsieur le ministre des finances, cet argent, donnez le au ministre de
l’agriculture, car la première sécurité, c’est de donner à manger aux
populations. »
Ces propos rapportés par monsieur Amara
Essy, suscitèrent en nous, l’idée d’un ratio au secteur de
l’agriculture dans les budgets des pays Africains. Nous nous sommes
référé aussi au secteur de la santé, qui déjà, à cette époque, faisait
l’objet d’une norme budgétaire fixée aux États par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS).
Aussi, lors de notre
intervention, nous avons proposé que 10% ou 15% des budgets des pays
africains soient affectés à l’agriculture.
Le président
du conseil des ministres trouva l’idée pertinente et, proposa au conseil
de retenir un ratio de 10% qui, par la suite, sera adopté par la
Conférence des Chefs d’État.
Monsieur Jacques Diouf,
ancien Directeur Général de la FAO, était présent à cette réunion. Nous
pouvons affirmer donc, sans fausse modestie, que nous sommes
l’inspirateur de cette décision.
Mais, dans notre entendement, il s’agissait de 10%, en termes d’investissement.
Étant entendu que, depuis l’accession à la souveraineté
internationale des pays africains, dans la majorité des États,
l’agriculture n’a pas encore bénéficié d’investissements substantiels
pour son développement.
Fort de cela, à notre avis,
c’est un impératif, qu’un Plan pour la Rénovation de l’Agriculture et
de l’Élevage du Sénégal (PRAES), « YEESAL MBAY AK CIAAMU SENEGAL»
soit élaboré et mis en œuvre, pour remédier à cette situation dans
notre pays.
Le plan qui réaliserait des investissements
massifs pour l’agriculture, l’élevage et l’hydraulique rurale, devrait
être quinquennal.
L’objectif principal du plan, par
référence à la révolution verte indienne, sera de contracter le temps de
production et, constituer des réserves alimentaires suffisantes, pour
nourrir toute la population sénégalaise, même en période de calamite
naturelle.
Le professeur Swaminathan, père de la
révolution verte de l’Inde, nous révélait, lors de la première édition
du « DAKAR agricole », au mois de février 2005, que son pays produit
maintenant en quatre ans, ce qu’il produisait en mille ans.
Au Sénégal, 270 milliards de francs CFA devraient être investis
chaque année, exclusivement pour la production, la transformation et la
commercialisation des produits agricoles et de l’élevage et la
maitrise de l’eau.
Cela équivaudrait à plus de 1360
milliards de francs CFA d’investissement tous les cinq ans, dans les
secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique rurale, sur
fonds propres.
Après une décennie, c’est dire deux plans
quinquennaux, les investissements pourraient être dégressifs au profit
d’autres secteurs.
Ce montant pourrait augmenter, étant
entendu que nous avons fait une estimation sur la base de 10% du budget
actuel du Sénégal, pour l’agriculture au sens large, en y incluant
l’élevage et l’hydraulique rurale.
En tenant compte de
l’appui des partenaires au développement et, des transferts provenant
des ministères de l’élevage et de l’hydraulique, le budget
d’investissement pourrait dépasser 2000 milliards de francs CFA.
En comparaison, l’ensemble des engagements des différentes parties au
Plan d’investissement (PI), couvrant la période 2011-2015 ,dans le
cadre du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), a été
évalué à 1346 milliards de francs CFA (fonctionnement et investissement
inclus .)
L’État du Sénégal s’est engagé seulement pour 32 %, et les autres parties prenantes pour 18 %.
L’écart de financement de 50 % est à chercher auprès d’autres partenaires.
Cette ère doit être révolue. Nous ne devons plus dépendre
essentiellement de contributions extérieures pour une question de
souveraineté nationale, telle que la sécurité alimentaire.
Les investissements seront réalisés sur la base de régions agro écologiques, déterminées par les experts.
Il sera aussi procédé à une révision de tous les projets agricoles
financés par nos partenaires au développement, dont la plupart n’ont pas
donné les résultats attendus pour les pouvoirs publics et les
populations concernées.
Il faudrait se souvenir que, les
pays dits émergents ont utilisé principalement trois leviers pour
s’installer dans la voie du développement :
-des
investissements massifs dans les secteurs de l’agriculture et des
infrastructures, avec l’objectif de nourrir suffisamment les populations
d’abord.
-le développement des exportations, selon les
avantages comparatifs du pays, pour avoir les revenus nécessaires, pour
financer les investissements. (Au Sénégal, on pourrait miser sur les
potentialités de l’horticulture.)
- le développement de la consommation intérieure, par l’augmentation des revenus des populations.
Le Plan de Rénovation de l’Agriculture et de l’Élevage pourrait s’articuler autour des axes suivants :
1/ La maitrise de l’eau, premier impératif.
Contrairement à une idée répandue, le Sénégal regorge suffisamment d’eau de surface et dans son sous-sol.
Beaucoup de sénégalais ne savent pas, certainement, que les
ressources en eau les plus importantes du sous -sol de notre pays se
trouvent dans le département de Linguère, pourtant réputé zone aride.
Les investissements dans ce domaine auront pour objectif, de mettre
en œuvre un vaste programme d’irrigation sur l’ensemble du territoire
national, de forages, de stockage des eaux de pluie et
d’approvisionnement en eau potable.
Le budget de l’armée
pourrait être augmenté, pour lui permettre de participer à la mise en
œuvre du programme de forages, dans le cadre de son concept « Armée-
Nation. »
Notre armée dispose d’un matériel de forage perfectionné qui est sous utilisé.
Après la mise en œuvre du programme du premier quinquennat, il ne
devrait plus exister au Sénégal de zones où les populations n’ont pas
accès à l’eau potable.
Si ce pari n’est pas gagné
jusqu'à présent, c’est parce que, pour l’essentiel, le Sénégal a
recours aux partenaires au développement pour les investissements
relatifs à l’approvisionnement en eau potable des populations.
La tendance devrait être inversée par des investissements tirés du budget national
2/La reconstitution du capital semencier.
C’est un domaine sur lequel on a beaucoup épilogué et, on a toujours
l’impression de faire du surplace .En dépit des tentatives des
différents gouvernements, on assiste de plus en plus à une
dégénérescence de la qualité des semences d’arachide, pilier de
l’agriculture Sénégalaise.
De par notre expérience dans
le secteur de l’agriculture, nous pensons que cette mission ne peut être
directement accomplie par le ministère de l’agriculture.
Elle devrait être confiée à un service autonome, avec un cahier des charges et des moyens conséquents.
Le service de l’ANCAR (Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural)
renforcé, pourrait certainement être une solution. Il dispose déjà
d’une expérience réussie dans la reconstitution du capital semencier
communautaire du maïs, de l’arachide et des céréales sèches.
3/L’approvisionnement en intrants pour les cultures et la fertilisation des sols.
Le premier acte pour une solution à ce problème, devrait être la
nationalisation des ICS (Industries Chimiques du Sénégal) et des
phosphates de Matam. Il est difficilement acceptable que le Sénégal,
disposant de matières premières pour la fabrication de certains engrais,
n’arrive point à approvisionner à temps, et en quantité les paysans
pendant la saison des pluies.
Ces sociétés nationalisées
devront faire l’objet d’un contrôle strict et périodique, pour qu’elles
ne subissent les travers de certaines autres qui les ont précédées.
Pour notre pays, la souveraineté agricole devrait commencer par une
souveraineté en intrants, pour augmenter substantiellement la
production.
Parallèlement, un programme de compostage national sera mis en œuvre, pour développer l’agriculture biologique.
Une attention particulière sera apportée aux études
environnementales, pour limiter les effets négatifs des engrais sur
l’écosystème. Des programmes de défense et de restauration des sols et,
des écosystèmes fragiles seront aussi mis en œuvre.
4/La dotation en matériel agricole.
Elle concerne deux volets ; le matériel moderne et le matériel
attelé. Depuis la fin du « programme agricole », de l’époque du
Président Senghor, dans les années 80, les gouvernements qui se sont
succédé ont, soit peu investi pour l’acquisition de matériel agricole,
soit consacré plus de moyens à l’achat de tracteurs et autres
matériels modernes, au détriment du matériel attelé.
En attendant la formation en nombre suffisant des agriculteurs du futur, le matériel attelé doit être la priorité.
La méthode d’exploitation familiale à laquelle s’adonne la majorité
des paysans sénégalais, ne requiert pas l’utilisation de tracteurs à
grande échelle. Dans sa première phase, le plan devra équiper
massivement les paysans en matériel attelé .La fabrication du matériel
sera confiée à l’industrie locale et au secteur de l’artisanat. La
productivité et les revenus du plus grand nombre de producteurs
devraient augmenter.
5/L’encadrement des paysans.
Si l’Inde, pays que nous avons pris comme modèle, a réussi la
révolution verte, c’est grâce, en partie, à la mise en œuvre d’une bonne
politique d’encadrement de ses paysans.
C’est
incompréhensible, que le Sénégal ait abandonné le système d’encadrement
des paysans, dont la majorité est illettrée et analphabète.
Aucun pays au monde n’a réussi à développer son agriculture et son élevage sans encadrement durable des acteurs.
Pour ce faire, l’État devrait fusionner l’ANCAR et l’INADA (Agence
Nationale d’Insertion et de Développement Agricole ex REVA.) Cette
nouvelle structure devra établir une parfaite collaboration avec l’ISRA
et les organisations de producteurs. Il s’agira, comme en Inde,
d’encadrer le paysan, depuis l’acquisition des semences, jusqu’à la
vente de son produit.
La gestion des semences aussi
devrait être confiée à la nouvelle structure, qui mettra en place des
instruments de stockage et de conservation.
L’ENCR
(École Nationale des Cadres Ruraux) de Bambey devrait être rénovée, pour
la formation d’encadreurs en nombre suffisant.
En tout
état de cause, il faudrait éviter les fautes, errements et dérapages de
l’ancienne Société de Développement et de Vulgarisation Agricole
(SODEVA.)
La SAED (Société d’Aménagement des Terres du
Delta) et la SODAGRI (Société de Développement Agricole et Industrielle)
de l’Anambe devraient être dissoutes. En dépit de la compétence de
leurs ingénieurs, force est de constater, qu’elles sont structurellement
inadaptées. Depuis leur création jusqu’aujourd’hui, elles ont englouti
beaucoup d’argent sans résultats probants.
Le ministère
de l’agriculture pourrait directement confier la mission d’aménagement
des terres à des sociétés privées, sur la base d’un appel d’offre ou
d’un accord de partenariat.
En tous les cas, il a été
constaté que, les coûts d ‘aménagement à l’hectare de la CSS (Compagnie
Sucrière Sénégalaise) sont beaucoup moins chers que ceux de la SAED.
Des gains importants pourraient ainsi être réalisés.
Le
paradoxe, c’est que, pour les mêmes types d’aménagement, les coûts sont
moins chers au Mali et au Burkina Faso. Et pour autant, ce sont les
mêmes entreprises qui réalisent les aménagements au Sénégal.
Le service du Génie Rural, en collaboration avec les services
décentralisés du ministère de l’agriculture, renforcés, DRDR (Directions
Régionales du Développement Rural) et SDDR (Services Départementaux du
Développement Rural), pourrait assurer le suivi des travaux
d’aménagement.
L’apport de la SODEFITEX (Société de
Développement et de Fibres Textiles) sera d’un intérêt certain, compte
tenu de son expérience dans le domaine de la formation et de
l’encadrement des paysans.
6/La formation des agriculteurs du futur.
Il s’agira de créer un collège agricole dans chaque région agro
écologique. Le recrutement se fera sur la base de tests pour les
élèves titulaires du BFEM et, pour les jeunes ruraux qui souhaiteraient
mener des activités agricoles. Le concours ne sera pas de mise, car, il
faudra former un grand nombre d’agriculteurs de type nouveau, pour
remplacer progressivement les paysans actuels aux méthodes culturales
archaïques et, en voie de disparition.
Ces collèges n’auront pas la même vocation que l’ENCR de Bambey qui forme des encadreurs.
L’utilisation massive de main d’œuvre n’a jamais été une solution aux problèmes de l’agriculture.
Depuis sa naissance dans le croissant fertile, indiqué plus haut,
l’agriculture s’est toujours inscrite dans une trame de développement
de sa productivité par l’apport de nouvelles techniques. Cette dynamique
lui a toujours permis de libérer de la main d’œuvre pour d’autres
secteurs
Aujourd’hui, en France, les agriculteurs
constituent moins de 4% de la population active. Ils nourrissent, tout
de même, plus de 66 millions d’habitants. En Inde, pays peuplé
d’environ un milliard trois cents millions d’habitants, les producteurs
agricoles ne représentent que 55% de la population .Au Sénégal, 70% de
la population active, constituée par des paysans, n’arrive pas à
nourrir moins de 13 millions d’habitants.
La mission de
ces agriculteurs du futur sera, impérativement, dans un délai bien
prescrit, de permettre à notre pays d’atteindre l’autosuffisance et de
tendre vers la souveraineté alimentaire.
L’État devra les
accompagner en mettant à leur disposition des terres, de l’eau, des
semences, des intrants et du matériel agricole. Il devra aussi les
accompagner pour l’accès au marché.
7/ La création d’activités de micro agro business.
L’État devrait promouvoir un vaste programme d’activités de
transformation de produits agricoles locaux. Un matériel adapté aux
conditions locales de transformation pourrait être mis à la disposition
des paysans et, particulièrement aux groupements féminins, a l’instar de
ce qui se fait en Inde.
Le paysan aurait ainsi un double
revenu de sa production ; celui tiré de la vente en l’état et celui
relatif à la commercialisation du produit qui a subi une valeur ajoutée.
Pour la réussite du programme, l’ITA (Institut de Technologie
Alimentaire) et l’ONFP (Office National de Formation Professionnelle)
devraient être fusionnés.
La nouvelle structure aura des
démembrements à l’échelle régionale et départementale, pour la
formation des paysans et, particulièrement les femmes, aux techniques de
transformation et de conservation des produits de l’agriculture.
Des activités non- agricoles devraient être suscitées en milieu rural.
8/ La promotion de l’horticulture.
La promotion de l’horticulture devrait être une activité phare du
Plan d’Investissement. Le Sénégal disposant d’avantages comparatifs
certains dans ce domaine, une politique d’exportation des produits de
l’horticulture devrait être mise en œuvre. L’objectif serait de procurer
plus de revenus au secteur privé ainsi qu’à l’État, pour renforcer les
investissements. Cela devrait aussi permettre à notre pays de réduire
sensiblement le déficit de sa balance commerciale.
9/ la modernisation de l’élevage.
L’élevage devrait faire l’objet d’un traitement particulier dans le
Plan d’investissement. La base de la solution aux problèmes de
l’élevage réside dans la stabulation. Quand nous aurons réussi de la
stabulation, nous pouvons prétendre avoir trouvé la solution à
l’essentiel des difficultés du sous-secteur. Pour cela, une Agence
autonome, chargée de la stabulation et de la Modernisation de l’Élevage
(ASME) devrait être créée.
L’Agence sera chargée de la
construction d’une multitude d’abris couverts, principalement dans les
zones à fort potentiel d’élevage. Ces abris seront dotés de systèmes
d’approvisionnement en eau pour le breuvage du bétail et de parcs de
vaccination. L’aliment de bétail sera subventionné par l’État et, des
espaces pour des cultures fourragères y seront aménagés. L’Agence
conclura un accord de partenariat avec des cabinets vétérinaires privés,
pour le suivi médical du cheptel.
Le
programme d’insémination artificiel sera renforcé pour une production en
qualité et, en quantité de lait et de viande. L’Agence procèdera aussi à
une réorganisation des circuits commerciaux du marché du lait et de la
viande. Elle assurera la formation et l’encadrement des éleveurs. Elle
devra en même temps, œuvrer, pour un accord de partenariat avec les
mutuelles de crédits et le système bancaire, pour faciliter l’accès au
crédit des éleveurs.
10/ un ministère de l’agriculture fort.
Pour piloter cet ambitieux Plan d’Investissement, un ministère de l’agriculture fort devrait être créé.
On pourrait même instaurer un Vice Premier Ministre en charge de
l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique Rurale. A défaut, le
ministre de l’agriculture devrait être le seul ministre d’État du
gouvernement. Le ministère serait de souveraineté et premier dans
l’ordre protocolaire. Le ministre en charge de l’agriculture devrait
avoir une ascendance sur les autres ministres, particulièrement sur le
ministre des finances, de la bonne volonté de qui, dépend la diligence
dans la mise en œuvre du Plan.
Sur la base de cette
vision, le ministère de l’agriculture, sur les instructions du Chef de
l’État, devra élaborer une politique de Rénovation de l’Agriculture et
de l’Élevage du Sénégal, « Yeesal Mbay Ak Ciaamu Sénégal », et de
manière inclusive. Les acteurs du monde rural joueront un rôle de
premier plan pour l’élaboration de cette politique. Des espaces
d’expression et de contribution seront créés pour les paysans et les
éleveurs.
Les partis politiques au pouvoir et ceux de l’opposition seront fortement impliqués.
De par son caractère inclusif et consensuel, cette politique pourrait être consacrée « CONSTITUTION AGRICOLE DU SENEGAL.»
Nous n’avons pas la prétention d’avoir fait le tour du secteur de
l’agriculture et du sous-secteur de l’élevage. Mais, nous pensons que
ces orientations ci-dessus, peuvent constituer le sous bassement d’un
Sénégal Nouveau ,qui pourrait être construit à partir d’un PIN (Plan
d’Investissement National), dont les termes de référence seraient
élaborés de façon consensuelle par l’État et les acteurs économiques et
politiques de notre pays.
Habib SY
Ancien ministre de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique
Président du mouvement « YEESAL SENEGAL »
Adresse mail : habibsy3@yahoo.fr
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