A peine installé à la Primature, le nouveau chef du gouvernement fait
face à deux urgences : les pluies diluviennes dramatiques de Matam et la
campagne agricole en passe d’être chahutée.
A Matam, des intempéries, survenues dans la nuit du 9 au 10 juillet,
ont causé la mort d’au moins quatre personnes dont des adolescents et
plongé dans le sinistre (maisons inondées et effondrements
d’habitations) plusieurs autres dans des villages. S’il ne s’est pas
empressé, comme il sied en la circonstance, d’aller au chevet des
victimes, le nouveau Premier ministre, Mahammed Dionne, devrait se
presser à parer à d’autres phénomènes malheureux de ce genre liés aux
changements climatiques. L’année dernière, les fortes pluies avaient
notamment détruit des cultures de paysans à Fatick et ailleurs, alors
que, paradoxalement, le déficit pluviométrique dans d’autres localités
avait installé leurs habitants dans une insécurité alimentaire
tardivement prises en charge par le gouvernement au cours de l’année
2014.
Et, à en croire les services de météorologie nationale, le même cas
de figure se profile, avec des pluies diluviennes dans certaines zones
et un déficit pluviométrique dans d’autres. Dans les deux cas, le
gouvernement est appelé à anticiper sur les mesures de secours au monde
rural.
Le nouveau gouvernement est d’autant alerté dans ce sens que l’ONG
Action humaine pour le développent intégré au Sénégal (AHDIS) pointe,
dans un diagnostic sur cette situation rendu publié ce lundi, un
problème dans le distribution de semence d’arachide.
Alors que le gouvernement, le ministre de l’Agriculture soutenait
mercredi dernier en conseil des ministres, que la mise en place des
intrants agricoles se serait bien déroulée, l’AHDIS, émet des réserves :
« Les investigations que nous avons menées à travers tout le Sénégal
nous ont permis de constater que dans le bassin arachidier et le centre
du pays, de nombreux paysans n’ont pu acheter les semences d’arachides
mises à leur disposition par le gouvernement. »
D’après l’ONG, cette situation serait due à « leur état de pauvreté
qui ne leur permet point de s’offrir des semences devenues un luxe face à
d’autres urgences qui les assaillent malgré les efforts de subvention
de l’Etat allant jusqu’à 130 FCFA le kilo pour les semences écrémées ».
Il s’y ajoute que des organisations paysannes ont dénoncé la qualité de
certaines semences.
Le risque est réel de voir la production intérieur brut (Pib) en deçà
des attentes (4,9% en 2014), comme en 2013 lorsque la croissance a été
plus faible que prévu (3,5%) du fait notamment des difficultés de
l’agriculture (pluviométrie erratique conjuguée à une mauvaise
organisation des campagnes agricole et de commercialisation).
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